L’espoir était de mise en cette dernière journée de phase de poule, dans le groupe A. En effet, le Brésil déjà qualifié pour les huitièmes de finales, la course à la deuxième place était très ouverte entre Norvégiens, Marocains et Ecossais.
Les pronostics annonçant une Norvège triomphant d’une équipe auriverde démobilisée prenait vite du plomb dans l’aile lorsque les feuilles de match tombaient. Le Brésil allait jouer avec son équipe-type, ou presque.
Cela avait certainement de quoi redonner espoir aux équipes écossaises et marocaines, lesquelles se devaient d’entrer dans la partie sans effectuer le moindre calcul.
Mais l’enjeu prit-il le pas sur l’enjeu ? La possible qualification pour un second tour de Coupe du Monde pesait-elle trop lourd dans la tête et dans les jambes des vingt-deux joueurs ? Nul ne le sait. Toujours est-il que l’on assista à un premier quart d’heure d’assez médiocre qualité ; les longs ballons étaient légion, d’un côté comme de l’autre, les seules véritables frappes étaient lointaines, et lorsqu’une équipe parvenait à s’introduire dans la surface adverse, de gros problèmes de finition plombaient les actions.
Alors que le public du stade Geoffroy Guichard aurait pu commencer à légitimement s’impatienter, ils virent l’Ecosse obtenir une première occasion avec cette tête de Durie, lequel profitait d’une sortie ratée de Benzerki, mais le ballon fuyait le cadre.
Et tandis qu’il imaginait que ce n’était que le début d’une période de domination des hommes en bleu, il assista à l’ouverture du score… Pour le Maroc ! En effet, du milieu du terrain, El-Khalej voyait l’appel dans l’axe de Bassir, entre deux défenseurs. Le milieu de terrain adressait un très bon ballon à son attaquant, lequel finissait de travail d’une demi-volée en angle fermé, plaçant la balle sur le côté droit de Leighton. 1-0, le match était enfin lancé !
Et s’il n’allait pas être fulgurant, le rythme allait monter crescendo, et le spectacle allait être au rendez-vous pour la deuxième partie de la seconde mi-temps. Mais, malgré les tentatives de Collins, de loin, de Hadji, également en dehors de la surface, et en dépit de ce superbe retour de Hendry dans les pieds de Bassir, rien ne sera marqué avant le retour aux vestiaires.
On imagine sans peine que Henri Michel, au courant du résultat de l’autre match du groupe, a su trouver les mots pour galvaniser ses joueurs, puisque dès la deuxième minute de la seconde période, Abdeljalil, lancé en profondeur par Hadji, s’en allait tromper Leighton en tentant de lober ce-dernier. Le gardien écossais, pas exempt de tout reproche sur le coup, fut surpris par l’audace de l’attaquant marocain, et sa claquette ne fut pas assez efficace ; après un rebond, la gonfle termina sa course au fond des filets. 2-0
Le score semblait indiquer la fin de l’aventure pour l’Ecosse. Et cela n’allait pas s’arranger lorsque Dury, qui aurait pu redonner espoir aux siens quelques minutes plus tôt, se rendait coupable d’un tacle dangereux par derrière sur Bassir, au milieu du terrain, écopant au passage d’un carton rouge.
Les Marocains prenaient alors véritablement le match à leur compte, profitant de l’avantage numérique pour exploiter les espaces et les contres. Tout souriait à cette équipe en cette soirée, le Brésil ouvrait même le score à Marseille. Ce qui n’empêchait pas les Lions de l’Atlas de tenter d’enfoncer le clou, à l’image de cette tentative d’Amzine.
Et tandis que la Norvège égalisait au Vélodrome, Bassir s’offrait un doublé en trompant une nouvelle fois Leighton d’une frappe contrée par Hendry.
L’immense joie ayant suivi ce but signifiant la qualification pour le Maroc contraste avec la tristesse d’apprendre qu’en toute fin de match, la Norvège avait pris l’avantage de Brésil sur penalty. Pour l’Ecosse, comme pour le Maroc, la compétition s’arrêtait ce soir.
Ecosse : Leighton- McNamana, Boyd , Hendry – Weir, Burley, Collins, Lambert, Dailly – Gallacher, Durie.
Maroc : Benzerki – Saber, Triki, Naybet, Abrami – Hadji, Amzine, El-Khalej, Chippo – Bassir, Abeljallil
Buts : Bassir (22e, 84e), Abdeljalil (47e)